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Sookies, le biscuit anti-gaspi fait à partir de pain invendu

Une fois n’est pas coutume, nous soutenons un projet de financement participatif : l’ouverture d’un nouveau concept de café solidaire, éthique, eco-responsable et anti-gaspi au Mans dans la Sarthe.

Il s’agit d’un projet d’entrepreneuriat qui associe : anti-gaspi, solidaire, inclusion, économie circulaire et développement local avec un fonctionnement en P2P et en commun.
En 3 mois, plus de 13000 « Sookies » réalisé à base de pain invendu ont été vendus, et les biscuits sont distribués à 3 cantines scolaires proche du Mans. Les enfants disent que c’est « super bon ».

>> Pour soutenir le projet, cliquez ici…

Anoptikon. Une exploration de l’internet invisible

Olivier Auber

FYP éditons, 20 avril 2019

L’internet aurait pu être radicalement différent. Le monde aussi. Dans les années 1990, une autre forme de réseau a été expérimentée dans un relatif secret. Il aurait mis les humains en relation sans intermédiaire et sans vampiriser leurs données personnelles. Il n’aurait pas fabriqué les nouveaux empires que l’on connaît. Mais les opérateurs télécoms, les États et tous les pouvoirs ont rejeté ce réseau. Alors comme Galilée en son temps, les créateurs du NET ont dû se renier et renoncer à la promesse originelle d’émancipation, d’ouverture et de partage.

Trente ans après, le monde façonné par internet s’est enfermé dans un géocentrisme totalitaire. Le digital auquel nul ne peut prétendument échapper prédit que l’effondrement arrive, suivi au mieux de notre remplacement par des intelligences artificielles, au pire de notre extinction pure et simple. Nous ne pourrions que subir une sorte de darwinisme numérique.

Avec Anoptikon, Olivier Auber propose une tout autre perspective fondée sur ce qu’il appelle l’être en réseau qui augure une nouvelle relation entre l’homme et la technique. Plutôt que l’anéantissement qui nous est promis, c’est au contraire une nouvelle ère qui s’ouvre.

>> Lire la préface
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L’auteur

Olivier Auber est un artiste et un scientifique français connu pour l’invention d’un jeu en réseau appelé le Générateur poïétique (GP) — un modèle de l’interaction sociale —, et pour le concept de perspectives anoptiques. Il vit en Belgique où il est associé au centre de recherche interdisciplinaire Leo Apostel de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).

Comment le Danemark convertit ses entreprises à l’open source

Un article de Jaime Arredondo publié le 11 mars 2019 sur le site de Ouishare sous licence Creative Commons BY-SA 2.0 France

Face à l’augmentation des salaires dans les pays occidentaux qui pousse à la délocalisation des activités industrielles vers les pays émergents, le Danemark a lancé le programme REMODEL pour aider ses entreprises nationales à créer des modèles économiques basés sur une logique open source. Une expérimentation a été lancé avec dix entreprises danoises Jaime Arredondo partage le retour d’expérience de ces pionniers.

En 2016 le Danish Design Center, un organisme du gouvernement danois, s’est concerté pour voir comment le Danemark pourrait positionner son industrie face au problème de l’outsourcing massif de sa production à l’étranger, avec la pression que cela implique pour le marché du travail. Comment répondre aux défis d’avoir un petit pays qui ne peut plus se permettre de fabriquer chez soi à cause des coûts salariaux trop élevés, mais qui a une culture du design extrêmement puissante? La réponse : aider les entreprises danoises à se développer avec des modèles open source qui permettent à n’importe qui d’étudier, de modifier, de réutiliser et même distribuer un produit comme le font déjà à différents degrés des entreprises tel que le fabricant automobile Tesla, Baidu le géant chinois qui développe des voitures autonomes ou Opendesk qui vend des meubles conçus par sa communauté de designers et fabriqués par les réseaux de fablabs.

Les modèles open source suscitent généralement autant de curiosité que de scepticisme et d’insécurité. C’est pourquoi, en 2018, le Danish Design Center a fait le pari de rassembler des exemples concrets et inspirants de succès open source internationaux, et de lancer le programme REMODEL pour aider des entreprises de produits à expérimenter et développer des modèles open source.

10 entreprises de fabrication ont été recruté pour tester le programme :

  • Thürmer, un fabricant historique de matériel de perçage industriel
  • Novozymes, fabricant d’enzymes industrielles et une des plus grandes entreprises danoises
  • Stykka, une plateforme digitale pour faire des meubles de bureau sur mesure
  • Ou Husum & Lindholm, des designers partenaires d’IKEA qui font des systèmes de jardinage urbain

Les entreprises ont utilisé le programme pour apprendre comment améliorer leur compétitivité, leur potentiel d’innovation et leur capacité à toucher de nouveaux marché de manière profitable grâce au principes de l’open source. À la fin du programme elles avaient clarifié les questions clés de leur stratégie.

  • Comment l’open source peut bénéficier l’entreprise ? Par exemple, est-ce que c’est développer et innover plus vite et moins cher, est-ce que c’est avoir une communauté qui aide à diffuser plus vite ou identifier des employés à fort potentiel dans la communauté…
  • Qu’est-ce qui peut être ouvert ? Le design, du software, du hardware, des datas ou des procédures…
  • Quelles sont les communautés qui pourraient contribuer au projet ?
  • Quelle va être la motivation de communautés externes à contribuer au développement de votre projet ? Est-ce que c’est parce qu’ils y gagnent une nouvelle technologie? Ou parce qu’ils gagnent en visibilité? Ou parce que ça leur permet de gagner de l’argent ?
  • Quels canaux de communication créer pour interagir et créer de la valeur avec ces communautés ?
  • Où est-ce que l’entreprise peut gagner de l’argent si elle ouvre sa propriété intellectuelle au monde extérieur ? Est-ce que c’est de la vente de produits physiques? Est-ce que c’est la création de projets sur mesure ou la maintenance? Est-ce que c’est la vente de briques additionnelles fermées pour les acteurs professionnels?

Deux résultats notables

À la fin de la première expérience il s’est passé deux choses remarquables. La première : sur 10 entreprises qui se sont portées volontaires, 8 ont décidé de faire le pas et de créer une vraie stratégie open source pour au moins un de leurs produits. Et la deuxième : toutes les entreprises ont témoigné que cette nouvelle stratégie leur rapporterait entre 130.000 et 1.300.000 € en CA additionnel dans les années qui viennent ou que ça a accéléré l’adoption d’une stratégie de développement et coopération qui leur aurait pris plusieurs années.
Voyons deux exemples.

Le premier, Novozymes, fabricant d’enzymes et micro-organismes à usage industriel, est conscient depuis longtemps qu’ils ne peuvent pas résoudre tous leurs problèmes tout seul. Un de leurs grands obstacles est de travailler dans une industrie où la protection agressive de la propriété intellectuelle empêche souvent l’ouverture.

Novozymes avaient déjà essayé de créer une plateforme de partage de connaissance, mais sans succès. Leur objectif en participant à REMODEL était donc de reconsidérer ce projet en profondeur et en intégrant toutes les parties prenantes de leur écosystème.

Le programme les a aidé à dépasser une compréhension unidirectionnelle de l’open source et comprendre comment cela pouvait s’appliquer à leur entreprise.

Le résultat de leur réflexion est une plateforme communautaire, Hello Science, qui permet de résoudre des challenges au moyen du partage de connaissance entre des acteurs académiques, des startups et des entreprises pour casser les silos de connaissances qui ralentissent l’innovation et la création de partenariats. Cette plateforme est un moyen unique pour eux de créer des connexions entre l’organisation et le monde extérieur qui peut, à terme, aider à résoudre des challenges qui touchent toute l’industrie.

Le deuxième exemple est l’entreprise de mobilier Stykka qui fournit à travers sa plateforme en ligne en mobilier sur mesure à de grandes entreprises comme Carlsberg, Ebay ou SAP.  Leur système de production intègre des blocs de construction qui permette de fabriquer des produits sur mesure de qualité à des prix de production de masses.

Même si Stykka avait depuis longtemps l’idée de créer une stratégie open source, l’idée restait intangible et difficile à mettre en œuvre opérationnellement.

Ils ont donc utilisé la méthode REMODEL pour explorer le potentiel de l’open source pour eux et voir concrètement à quoi pourrait ressembler une stratégie open source pour eux et comment est-ce que ça pourrait améliorer leur business.Le programme leur a permis de développer leur idée de façon à clarifier, concrétiser et ancrer les opportunités par rapport à leur business existant, comme permettre à des designers de s’emparer de leurs designs, mais de rendre en enrichissant et en rendant plus attractif le catalogue de meubles. En retour les designers, en plus d’avoir accès à des designs de qualité, peuvent aussi rendre leur travail plus visible et récupérer des royalties sur les meubles produits sur leurs designs.

Et après…

La méthode REMODEL est évidemment replicable et peut tout autant bénéficier des entreprises de fabrication en dehors du Danemark. Si vous êtes curieux et voulez développer votre propre stratégie open source, vous pouvez aller à Remodel.dk pour trouver les sprints compilés dans une boîte à outils, dont l’utilisation est ouverte à tous et disponible en Open Source. Et si vous avez d’envier explorer les possibilités de concevoir un modèle ouvert pour votre organisation avec un mentor, le 23 mai 2019 aura lieu une masterclass au Maif Startup Club avec Jaime Arredondo. Cliquez ici pour en savoir plus.

Photo d’Alexandre Godreau sur Unsplash

Quartier Libre, la librairie du 17e siècle 4.0

Quartier Libre est un « fab-lib »: un mélange entre la librairie du XVIIè siècle et celle du XXIème siècle qui publie, édite et vend des ouvrages culturels en un même endroit. Quartier Libre se veut être le cœur d’un écosystème éditorial permettant d’écrire, de publier, d’imprimer et de vendre ses ouvrages en un même endroit. C’est aussi un atelier de fabrication numérique avec des professionnels du print et du digital favorisant la création de media libres pour co-créer des émissions littéraires et diffuser des vidéos culturelles en streaming.

Vincent Demulière, l’entrepreneur derrière Quartier Libre vous en parle …

Comment est née l’aventure de votre entreprise sociale ?

Après de nombreuses années d’expérience en librairie, j’ai souhaité explorer le chemin du livre digital. Est née l’idée de créer une librairie au carrefour du livre, du digital, de l’écriture et de l’édition : la libraire du 17è siècle 4.0 !

Pour quelles raisons ?

Le livre perd du terrain dans les loisirs et les librairies ont manqué le passage au digital. Les GAFAM monopolisent les lecteurs avec une position dominante dans les offres digitales et Amazon prévoit d’ouvrir des centaines de librairies dans les années à venir.

En quoi votre entreprise sociale est une solution à ce problème ?

QL est un concept de librairie coopérative et innovante réunissant le print et le digital. Elle intervient à l’échelle locale en proposant des services professionnels de création et diffusion de contenus (livres, ebooks), un FabLab du li(v)re et un espace multimédia (podcasts, web-TV).

Concrètement quel est votre impact positif sur la société ?

Notre mission est de promouvoir la lecture, le livre et l’écriture pour chacun en soutenant l’écosystème éditorial : auteurs et artistes (en herbe ou professionnels), éditeurs ; de manière collaborative, interactive, créative et circulaire.

Vous aimez écrire, vous souhaitez découvrir le monde de l’édition, publier vos livres ; vous aimez lire et découvrir de nouveaux auteurs, vous aimeriez participer à des émissions littéraires ? Être acteur et spectateur ?
Quartier Libre, le lieu du li(v)re à Bruxelles, est fait pour vous !
Devenez coopérateur.trice à partir de 100€ et défiscalisez de vos impôts votre investissement.

Pourquoi investir chez QL ?

Le projet a un triple impact : sociétal, culturel et environnemental. QL a pour vocation de s’implanter dans son quartier pour développer l’économie locale. Par son modèle économique coopératif, QL place l’humain au centre : notre librairie n’est plus seulement un lieu de vente mais aussi un espace de production et de diffusion. L’impression du livre à la demande sur place permettra de réduire sensiblement notre empreinte carbone.

A travers la plateforme nous vous proposons de devenir actionnaire/coopérateur en investissant à partir de 100€ sous forme de parts sociales (capital). Quartier Libre étant éligible au Tax-shelter vous pouvez défiscaliser 18% si vous êtes français.e ou 45% si vous êtes belges ou résidents belges.
Vous pouvez également nous soutenir à hauteur de vos moyens en devenant bienfaiteur sur notre crowdfunding sur Kiss Kiss Bank Bank.

Voir aussi :

Les monnaies citoyennes renforcent les filières agricoles

par Antonin Calderon & Jean Rossiaud (Monnaie Léman/ APRES-GE,
en collaboration avec Gaëlle Bigler (FRACP / URGENCI)

Voici le troisième numéro de la série que nous avons entamée en octobre, sur le thème des « monnaies locales », après un exposé général des avantages et des défis des monnaies locales à travers l’exemple du Léman (octobre 2018) et des pistes de collaborations et des synergies entre monnaie locale et alimentation durable (décembre 2018), nous vous proposons aujourd’hui de réfléchir en termes de filière, pour différents type de produits agricoles, et en partant une nouvelle fois de l’expérience genevoise : de la semence à la production, de la production à la transformation, de la transformation à la distribution, de la distribution à la consommation. Les cinq filières agricoles clés sur lesquelles le Léman et la Chambre de l’Economie sociale et solidaire (APRES-GE) travaillent actuellement sont les suivantes :

La bière : du houblon à la pinte

Les légumes : de la fourche à la fourchette

Le pain : de la graine au pain

Le bois : de l’arbre au stère

Le vin : du pied au verre

Chaque filière présente ses particularités, et chaque acteur – chaque maillon de la filière – sa réalité et ses enjeux propres. C’est pourquoi il est particulièrement intéressant de rassembler les différents acteurs d’une filière autour de la même table, afin de réfléchir ensemble aux flux de valeur – et aux flux monétaires qui en découlent – actuels et potentiels. Nombreux sont les acteurs économiques qui n’ont généralement pas le temps de prendre ce recul. La monnaie locale offre aux producteurs une belle opportunité de renforcer les liens entre eux, et entre eux et les consommateurs, et ainsi de consolider l’économie locale, face à la concurrence des marchés globalisés. Le service apporté par la monnaie locale est la « facilitation économique » : c’est une forme de courtage qui permet aux producteurs de mieux choisir leurs fournisseurs locaux, et en cas de surproduction d’écouler les stocks dans la communauté de paiement.

Lire la suite de l’article sur le site du RIPESS…