Le projet « Mutualisons ! Samen bouwen » est un projet de recherche-action mené sur trois ans à Bruxelles, en Belgique. L’idée de ce projet est de comprendre et de tester des projets de mutualisation et de mise en commun entre acteurs bruxellois porteurs d’alternatives.

Son hypothèse principale est d’explorer la mutualisation pour favoriser une mise à l’échelle des alternatives bruxelloises ainsi qu’une amélioration de leur robustesse.

L’exploration théorique de cette hypothèse s’est faite principalement à partir d’une revue de littérature, puis a été complétée par un dialogue avec des ateliers de terrain.

La première étape théorique a consisté à tenter d’établir la définition d’une alternative. Sans parvenir à un consensus, le travail a néanmoins permis de déboucher sur un certain nombre de critères. Pour pouvoir être qualifié d’alternative, un projet doit donc :

  • proposer une transformation des structures de la société, une autre façon de remplir un besoin sociétal et avoir un lien avec l’idée de construire une autre société, plus durable et plus résiliente
  • avoir un caractère concret, c’est à dire être une expérimentation pratique de quelque chose de différent
  • avoir un caractère systémique plutôt collectif, avec une façon de faire nécessairement inclusive, participative, transparente
  • se faire en-dehors des institutions existantes et du système dominant, et se situer en dehors des flux de l’économie capitaliste

L’idée de mise à l’échelle vise à une amélioration qualitative et à une augmentation quantitative de l’impact social via des stratégies qui ont été identifiées et parmi lesquelles la coopération et la mise en commun vont être explorées dans la suite du projet.

Pour cela, durant une première phase d’exploration, une série de besoins récurrents ont été identifiés : un lieu, un soutien administratif, logistique, en en outils ou compétences (légales, communication,…), de la facilitation d’équipe, une meilleure connaissance des acteurs existants (cartographie et réseautage),… sont autant de pistes qui pourraient aider les différents collectifs à mieux fonctionner.

Les échanges ont permis de constater que nombre d’initiatives ont des ressources qui permettent de répondre aux besoins d’autres projets, même si tous ne sont pas couverts.

Les acteurs présents sont donc partants pour expérimenter une mise en commun à condition de respecter les valeurs et les spécificités de chaque alternative.

A partir de ce diagnostic des besoins, les expérimentations prévues sont les suivantes :

  • un cadre de coopération intégral inspiré de la coopérative intégrale catalane
  • quatre expériences de mutualisation concrètes qui consistent à créer :
    • un groupement d’employeurs
    • un système d’information et de communication libre et équitable (mutualisation de données)
    • un lieu commun et partagé
    • un système d’échanges économiques plus ouvert qui puisse permettre de ne pas faire un recours systématique à l’euro

Un comité de pilotage, sorte de gardien du projet chargé de valider les décisions stratégiques et de surveiller leur mise en œuvre, a été mis en place. Il est constitué de 15 alternatives représentatives d’un secteur et avec une expérience en matière de mutualisation. Les expérimentations ainsi identifiées et validées seront mises en oeuvre en 2019 pour être évaluées en 2020.