Capitalisme et société
De
Éditions Mille et une nuits – 7 septembre 2005
Le vide de la pensée progressiste auquel nous sommes confrontés correspond à une période de transition entre deux conceptions de l’être humain et de la société. La pensée occidentale se fonde depuis des siècles sur la conviction que l’individu précède la société et que celle-ci se développe avec l’économie – une conception incarnée par la figure de Robinson Crusoé. Or, les connaissances dont nous disposons aujourd’hui convergent vers la conclusion inverse : la vie sociale est à la base du processus d’humanisation, elle précède l’émergence de l’individu, elle est notre milieu naturel. Une véritable révolution des idées ! Qui conduit à penser autrement la place de l’économie dans la société. Il est temps de comprendre le renversement qui s’opère en silence mais qui n’en aura pas moins des répercussions sur la pensée politique.
L’hostilité de Lawrence Lessig à l’égard des dérives monopolistiques et des excès de la réglementation, notamment celle du droit d’auteur, ne se fonde pas sur des présupposés idéologiques, mais sur une analyse précise, illustrée par de nombreuses études de cas, des conséquences catastrophiques pour l’innovation et la créativité que ne manqueront pas d’avoir les évolutions récentes de l’architecture de l’Internet.