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Communs et ESS peuvent-ils faire système ?

Les communs vont-ils soulever le monde ?

Un article de Pierre Thomé publié sur son blog.

Des chercheurs en sciences humaines font remarquer que les périodes de grande incertitude, d’insécurité – et à l’évidence nous sommes dans une telle période – peuvent générer un recours intensif à l’hédonisme, ou à une demande accrue de politique autoritaire, voire tyrannique, hédonisme et pouvoir autoritaire pouvant d’ailleurs très bien être associés. Les grands médias en parlent abondamment, mais oublient le plus souvent l’existence d’une troisième voie, celle de la créativité sociale, dont nous regardons avec beaucoup de curiosité et d’intérêt les nombreuses réalisations. Toutefois, celles-ci conduisent-elles à un monde plus serein, paisible, équitable, pour ne pas dire enchanteur, en pensant que nécessairement “Demain il fera beau”[1] ? Rien n’est moins sûr… En effet, si ces “révolutions tranquilles”[2] démontrent empiriquement l’existence d’autres possibles dans de nombreux domaines dont ceux de la propriété foncière, de l’alimentation…, elles n’ont pas encore vraiment pu ou su suffisamment conceptualiser un récit politique mobilisateur et compréhensible par un large public. À l’évidence passer du local au global est complexe et la transition dont on parle beaucoup, gagnerait à être plus précise sur “le vers quoi” on veut aller. Ainsi, nous nous retrouvons dans une situation on ne peut plus paradoxale…

Bernard Stiegler : la disruption rend fou

Vidéo extraite de l’article d’Ariel Kyrou sur http://www.culturemobile.net/

Quand Stiegler pointe l’étrange concordance d’objectifs de la bible de Daech et du manifeste des «néo barbares»

Mais au-delà de l’usage des réseaux sociaux, de Facebook à l’application de messagerie cryptée Telegram, quel rapport y a-t-il entre ce terrorisme et notre nouveau monde numérique ? C’est sur cette question que Bernard Stiegler suscite la polémique, lancée pour l’essentiel par ceux qui n’ont lu de lui qu’une interview ici ou là, et qui ne veulent surtout pas vraiment le lire. En y prenant le temps.

Dans la disruption, comment ne pas devenir fou ? opère en effet un parallèle provocateur entre deux «bibles» : celle de Daech, datée d’une douzaine d’années, L’Administration de la sauvagerie : l’étape la plus critique à franchir par l’Oumma, véritable programme de la guerre à mener contre l’Occident ; et celle de l’incubateur de startup et groupe plus ou moins structuré de défenseurs de l’innovation technologique à tous crins The Family, qui fête bientôt son deuxième anniversaire. Stiegler ne place évidemment pas sur un même plan les actes, odieux et réellement meurtriers de Daech, et les projets de l’ordre de la violence métaphorique et sociétale de ceux qui se déclarent eux-mêmes non sans humour des «néo barbares». Mais il montre en revanche la concordance de discours, donc des rêves plus ou moins bien assumés, de l’un et l’autre plaidoyers stratégiques et guerriers, clamant tous deux la nécessité d’utiliser une certaine «sauvagerie» pour mettre à bas ce qu’il subsiste de dinosaures étatiques.

Assemblées des communs et nouvelles formes d’organisation : rencontre le 23 septembre à Paris

Le 23 Septembre a eu lieu à Paris une journée de réflexion sur les Assemblées des communs et les nouvelles formes de réseaux locaux et thématiques de communs.

Depuis le Festival Temps des communs, en octobre 2015, de nouvelles formes d’organisation émergent dans l’espace francophone et plus largement dans le monde, inspirées par l’idée d’assemblée des communs promue par Michel Bauwens et la P2P Foundation. Les différents acteurs engagés dans ces initiatives ont souhaité se réunir pour une journée d’échanges sur les « Assemblées des communs et les réseaux de communs. »

Cette journée fut une occasion de discuter et de documenter différentes pratiques, et d’appréhender la réalité du phénomène « Assemblées des communs » à partir d’expériences partagées par les acteurs engagés dans ces démarches. Nous avons cherché à nourrir une analyse de chacune des initiatives identifiées par les participants et à les mettre en perspective dans le contexte institutionnel français.

De nombreuses questions ont été ouvertes et discutées, telles que la nature de ces initiatives, leur dénominations, les liens qui peuvent être fait avec des initiatives existantes qui ne portent pas le nom d’assemblée des communs, leur dimension géographique ou thématique. Nous avons aussi exploré ce que ces initiatives apportent dans une perspective stratégique pour les communs : comment cela contribue-t-il à la mise en mouvement des communs, des commoners et plus largement à l’engagement des habitants dans la transition ?

Cette journée a été organisée avec le soutien de la P2P Foundation, de l’association VECAM et la Fondation pour le Progrès de l’Homme.

Ecouter l’intervention de Michel Bauwens au cours de cette journée :


(fichier MP3 réalisé par Léa EYNAUD,  sous licence BY-SA)

 

la-chapelle

Voir aussi :

André Gorz, une vie

Willy GIANINAZZI

Editions La découverte (août 2016)

Collection : Hors collection Sciences Humaines

andre-gorzCette première biographie d’André Gorz (1923-2007) retrace le parcours de l’un des penseurs les plus clairvoyants et innovants de la critique du capitalisme contemporain. Marqué par les pensées de Marx, Husserl, Sartre et Illich, Gorz pose la question fondamentale du sens de la vie et du travail. Né Gerhart Hirsch à Vienne, ce « métis inauthentique » étudie en Suisse, avant d’opter pour la France. Penseur existentialiste, autodidacte, il révise constamment ses façons de voir, sans craindre d’explorer de nouveaux territoires théoriques. Anticapitaliste, marxiste d’un type nouveau, il est très proche de l’extrême gauche italienne et incarne l’esprit de 68. Il est aussi l’un des premiers artisans de l’écologie politique et de la décroissance.
Une pensée en mouvement, au service de l’autonomie, du temps libéré, de l’activité créatrice et du bien-vivre. L’intellectuel André Gorz, rédacteur aux Temps modernes, se double du journaliste qui signe ses articles Michel Bosquet dans L’Express avant de participer à la fondation du Nouvel Observateur. Cette biographie d’une figure singulière, à la croisée de la littérature, de la philosophie et du journalisme, est aussi l’occasion de revisiter un demi-siècle de vie intellectuelle et politique, un voyage au cours duquel on croise Sartre et Beauvoir, mais aussi Marcuse, Castro, Cohn-Bendit, Illich, Guattari, Negri et bien d’autres.
Au-delà de ses poignants récits autobiographiques –Le Traître (1958) et Lettre à D. (2006) –, qui témoignent de sa profonde humanité, André Gorz offre une boussole précieuse à tous ceux qui croient qu’un autre monde reste possible.

Lire un extrait…

Commander le livre…

Blockchain, une architecture du contrôle

Source : Vidéo Viméo de Louise Drulhe

Cette vidéo très complète, construite sur un rythme lent, n’aborde pas seulement les questions qui se posent autour du sujet de la blockchain mais les met également en perspective avec internet dans son ensemble, des questions de gouvernance, de politique, en utilisant comme support une analogie visuelle fondée sur la topographie.

Les commentaires permettent de saisir à la fois les aspects techniques de la blockchain et les questions philosophiques et éthiques qui se posent.

Dans les commentaires sur Facebook à propos de cette vidéo, il est également question de IOTA, une technologie qui serait plus efficace que la blockchain…

Voici quelques phrases extraites de la vidéo :

« L’architecture d’un espace a des conséquences, elle a une politique. L’architecture activera ou désactivera les règles. » Lawrence Lessig, conférence 11 décembre 2015 Blockchain Workshop.

C’est le consensus de la masse qui fait autorité. La blockchain incarne l’utopie du contrôle et distribué entre chaque individu. Redistribuant le pouvoir de manière égalitaire.

Le contrôle du bas vers le haut réparti entre chacun des noeuds du réseau entraîne un maillage de l’autorité.

L’autorité distribuée à la masse engendre un motif complexe d’interconnexions et d’interdépendance assurant le pérennité du contrôle au fil du temps.

La maillage du contrôle de la blockchain permet de distribuer l’exécution du pouvoir et favorise l’abolition de l’autorité. Cette idée se rapproche de l’idéologie libertaire.

Le risque serait de voir la blockchain réappropriée par le libéralisme. Comment s’assurer que les logiques libérales ne vont pas recréer des architectures autoritaires faisant glisser la blockchain vers le libertarisme, philosophie politique issue du libéralisme ?

Cette technologie censée affaiblir les intermédiaires pourrait être celle qui les renforcera durablement.

Est-ce que le code peut réellement se substituer à la loi ?

La technologie seule n’a pas de programme.

« Nous construisons nos outils et nos technologies et ensuite ce sont elles qui nous construisent« . Marshall McLuhan

Michel Bauwens, portrait d’un activiste sans frontières

À première vue, le théoricien belge du pair-à-pair a tout de l’intellectuel barbant et abscons. Au microscope, son parcours de pensée se révèle tout sauf ordinaire et irrigue en profondeur les bâtisseurs de la société postcapitaliste, celle qui doit « sauver le monde » de sa perte annoncée. Portrait

Enfant, Michel Bauwens vit en Belgique, dans des conditions insalubres qui lui abîment la santé. Des séjours répétés en sanatorium le séparent très tôt de ses parents. À 17 ans, il milite chez les trotskistes, un peu plus tard, il fréquente des communautés gauchistes, spirituelles, puis néo-reichiennes (Wilhelm Reich était un élève de Freud), puis traverse une première crise existentielle qui l’entraîne dans une quête mystique. Il devient tour à tour templier, rosicrucien (membre de l’ordre ésotérique de la Rose-Croix), franc-maçon, avant de suivre les enseignements d’un gourou indien. Il finit par rentrer dans le rang et fait carrière dans les nouvelles technologies. À 42 ans, deuxième crise, plus profonde. Michel Bauwens se confronte à l’état du monde : « Est-ce que je veux faire partie du problème ou de la solution ? »

Article : Chrystèle Bazin. Illustration : Aline Zalko

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