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Ensemble : Pour une éthique de la coopération

Richard Sennett

ALBIN MICHEL (3 janvier 2014)

ensembleInscrit dans les gènes de tous les animaux sociaux, le soutien mutuel est reconnaissable aussi bien chez les chimpanzés qui s’épouillent les uns les autres que chez les enfants qui construisent un château de sable ou chez les hommes et les femmes qui amassent des sacs de terre pour parer à une inondation soudaine : tous coopèrent pour accomplir ce qu’ils ne peuvent faire seuls. Cette tendance naturelle, innée, est pourtant moins un trait génétique qu’un art, une capacité sociale, qui requiert un rituel pour se développer. Dans un monde structuré par la concurrence, où la compétition prime toujours sur l’entente, savons-nous encore ce que c’est qu’être ensemble, par-delà le repli tribal du « nous-contre eux » ? Dans ce deuxième volet de la trilogie qu’il consacre à l’Homo faber, Richard Sennett se fait tour à tour historien, sociologue, philosophe ou anthropologue pour étudier cet atout social particulier qu’est la coopération dans le travail pratique. De la coordination des tâches dans l’atelier de l’imprimeur aux répétitions d’un orchestre, il nous fait découvrir de nombreuses expériences de communauté et d’action collective qui permettent de proposer une vision critique des sociétés capitalistes contemporaines. La richesse des références, l’originalité des points de vue, la liberté du style et la volonté de rester toujours au niveau de l’expérience quotidienne font la force de ce livre singulier et engagé. Et si, pour sortir de la crise, il suffisait de réapprendre à coopérer ?

Autour d’Ostrom : communs, droits de propriété et institutionnalisme méthodologique

Revue de la régulation

Capitalisme, institutions, pouvoirs

Revue N°14 – Automne 2013

revue-de-la-regualtionCe numéro 14 de la revue comporte un dossier Autour d’Ostrom : communs, droits de propriété et institutionnalisme méthodologique, accompagné d’une partie Varia, ainsi que des notes de lecture très substantielles et plusieurs articles Opinions – débats. Ce dossier est original à bien des égards et devrait intéresser, au-delà du thème des communs, les chercheurs se référant à une approche institutionnaliste historique. Les autres contributions, si elles ne sont pas des articles académiques stricto sensu, participent aussi à la recherche et au débat d’idées et constituent bien une production du chercheur. Après avoir longtemps été confinés à l’hétérodoxie, les débats qui parcourent ces textes sont devenus ceux de toute l’analyse économique : quels sont les liens entre l’extension planétaire du capitalisme et ses transformations propres ? Quels sont les effets, sur la longue durée, de la concentration du capital ? Comment contrôler l’instabilité financière qui découle de cette concentration ?

Cause Commune

L’information entre bien commun et propriété

Par Philippe Aigrain

Édition publie.net – 30 janvier 2013

cause-communeL’information et ses technologies refaçonnent notre univers technique, social et éthique, mais ces bouleversements se font dans deux directions opposées selon que l’on choisit d’en encourager l’appropriation privée ou d’en faire des biens communs.

D’un côté, l’extension des domaines couverts par les brevets (molécules pharmaceutiques, variétés végétales, séquences génétiques, logiciels) restreint, pour le profit de quelques multinationales, l’accès à des ressources essentielles telles que les médicaments, les semences et l’information. La concentration des médias – notamment audiovisuels – menace la démocratie là où elle existe.

De l’autre côté, la production et le partage de l’information et des créations sont plus libres qu’avant, et la multiplication des échanges esquisse une société mondiale, diverse et solidaire. Les médias coopératifs, les logiciels libres, les publications scientifiques ouvertes et les autres biens communs réinventent la démocratie.

Comment les acteurs de ces nouveaux domaines peuvent-ils faire cause commune par-delà ce qui sépare les logiciels des ressources biologiques, ou l’art des sciences ?
Comment l’information peut-elle servir les biens publics sociaux de la santé, de l’éducation ou de la solidarité au lieu de contribuer à les détruire ?
Quelles alliances peut-on envisager entre les sociétés et les États, gardiens irremplaçables des biens communs épuisables que sont l’eau ou l’air ?
Quelle politique qui remette les êtres humains aux commandes de ces transformations ?

D’abord publié chez Fayard en 2005, « Cause commune » est un virage dans la conception des biens communs et de la culture au temps du numérique. Il était nécessaire de le rendre disponible en version électronique. Il est précédé d’une préface inédite de l’auteur, resituant sa démarche dans un contexte où tous les problèmes abordés ici sont encore exacerbés, et qu’il est décisif de les considérer avec les outils et la réflexion nécessaires.

Né en 1949, Philippe Aigrain est un des fondateurs de La Quadrature du Net. Son site : DébatsPublics.

Du Contre-Pouvoir

contre-pouvoirDe Diego SZTULWARK et Miguel BENASAYAG, traduit par Anne WEINFELD (Traduction)

La découverte – 12 juillet 2012

Les nouvelles subjectivités contestataires développent des formes de lutte originales dont la portée émancipatrice reste mal perçue : un vibrant plaidoyer pour une  » politique du contre-pouvoir « , dont les effets concrets sur la société sont déjà beaucoup plus importants qu’on ne le croit. (Cette édition numérique reprend, à l’identique, la troisième édition de 2003.).

Après la période de conformisme tiède des années 1980, on a vu s’affirmer dans de nombreux pays des mouvements prônant une critique radicale du système, aussi bien en Europe (ATTAC, Act Up, collectifs anti-expulsions…) qu’à l’étranger (mères de la place de Mai, paysans sans terre, guérilla zapatiste…). Cette nouvelle subjectivité contestataire est souvent jugée stérile, incapable de passer à une étape plus politique, de proposer des réformes réalistes. Un jugement que récusent les auteurs de cet essai incisif. Certes, expliquent-ils, la nouvelle posture contestataire peut parfois se complaire dans l’impuissance du simple constat critique. Mais plus souvent, les mouvements qu’elle nourrit développent des formes de lutte originales dont la portée émancipatrice reste mal perçue, car elles ne correspondent plus aux formes traditionnelles de l’action politique. Leurs animateurs inventent une  » politique du contre-pouvoir  » dont les effets concrets sur la société sont déjà beaucoup plus importants qu’on ne le croit. Ce livre passionnera tous ceux qui cherchent, ici et maintenant, dans leur engagement militant ou professionnel, les pratiques qui permettront de réinventer la justice et la liberté.

Le Peuple des Connecteurs.

De Thierry Crouzet

Éditions Thaulk – 6 mai 2012

peuple-connecteursLes  connecteurs  vivent dans un univers technologique entièrement nouveau par rapport aux générations qui les ont précédés. Ils appartiennent à un réseau social transnational dans lequel ils nouent sans cesse de nouveaux liens. Cette appartenance à un réseau planétaire transforme radicalement leur conception du monde et de la société. Sans bruit, sans manifester, sans revendiquer, ils sont en train de bouleverser tous les codes établis. De récentes découvertes scientifiques leur ont fait comprendre que notre société reposait sur des fondements inadéquats. Qu’est-ce qu’une république sinon une monarchie déguisée ?

Qu’est-ce que le système éducatif sinon une machine à faire de nous des clones les uns des autres ? Qu’est-ce que la justice sinon un ensemble de lois pour restreindre nos libertés ? Pourquoi une autorité centralisée alors que le réseau démontre tous les jours qu’il s’auto-organise sans aucun chef

Libres savoirs : Les biens communs de la connaissance – Produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle

Association VECAM

C&F Editions (15 mai 2011)

lbres-savoirsUn regard mondial sur les biens communs de la connaissance. À la rencontre de ces réseaux qui n’envisagent pas de progrès sans partage des savoirs.

La connaissance est un moteur de l’économie et de l’organisation sociale. Aujourd’hui numérisée, elle circule, se diffuse et se partage aisément, permettant la coopération de communautés et la création de nouvelles connaissances. Cette émergence dynamique et collective de nouveaux biens communs vient à son tour bousculer et renouveler la pensée économique et politique.

Les biens communs de la connaissance constituent ainsi une utopie pragmatique qui propose des voies nouvelles pour aborder les défis du XXIe siècle.

Pour Libres Savoirs, l’association Vecam a coordonné trente auteurs, venant de tous les continents, afin d’offrir un regard mondial sur les biens communs de la connaissance. La diversité des sujets traités, de la santé aux ressources éducatives libres, des logiciels aux publications scientifiques, des semences aux questions juridiques sont le reflet de la vitalité de la production mondiale des communs du savoir et de l’énergie des communautés qui s’y sont engagées.

 

Où est passé le bien commun ?

François Flahault

Fayard/Mille et une nuits (2 février 2011)

ou-est-passe-le-bien-communDans un monde où le politique est dominé par les puissances économiques et financières, et où le toujours plus de la croissance s’impose comme une fin en soi, la seule référence non économique qui subsiste est celle des droits individuels. La référence au bien commun a été évacuée.
Des millions de citoyens, pourtant, continuent de s’en soucier. Encore faudrait-il qu’émerge une conception renouvelée du bien commun. Et que celui-ci reprenne sa place dans les préoccupations des politiques.
François Flahault interroge le fondement des droits de l’homme. Il montre comment le progrès des connaissances anthropologiques apporte ce qui leur manque pour penser le bien commun. La vie sociale apparaît ainsi comme le lieu d’être de chacun d’entre nous, l’indispensable poumon de la vie individuelle.
La fragile coexistence des humains repose largement sur les biens communs ou biens collectifs (au pluriel) dans lesquels se concrétise le bien commun (au singulier). Cependant, leur importance, ainsi que leur diversité naturelle et culturelle, matérielle et immatérielle, reste sous-évaluée au regard des biens marchands.
Comment la lutte politique peut-elle faire évoluer les rapports de force dans un sens favorable au bien commun? L’auteur montre qu’il est possible de s’inspirer d’un autre modèle que ceux dont, plus de vingt ans après la fin de la guerre froide, nous sommes encore tributaires.

Directeur de recherches émérite au CNRS, François Flahault anime un séminaire d’anthropologie philosophique à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a notamment publié Le Sentiment d’exister (Descartes & Cie, 2002), Le Paradoxe de Robinson. Capitalisme et société (Mille et une nuits, 2005) et Le Crépuscule de Prométhée (Mille et une nuits, 2008).

La gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles

Elinor OSTROM

Commission Universite Palais (7 juin 2010)

la-gouvernance-des-biens-communsExtrait de l’avant-propos

Il me serait difficile de dire depuis quand je travaille sur cette étude. Si l’on me demandait quand j’ai commencé à étudier les problèmes d’action collective rencontrés par des individus utilisant des ressources communes, resituer le commencement serait plus aisé. Au début des années 1960, je participai à un séminaire avec Vincent Ostrom, qui, deviendrait plus tard, mon plus proche collègue et mon mari. Ce séminaire était consacré au développement d’institutions liées aux ressources en eau en Californie du Sud. Je commençai mon mémoire en m’intéressant à l’entreprenariat impliqué dans le développement d’une série d’entreprises publiques afin de stopper l’intrusion d’eau saline dans une nappe aquifère située sous un secteur de la région métropolitaine de Los Angeles. Un de mes camarades étudiants, Louis Weschler, menait une étude parallèle sur une nappe adjacente, laquelle faisait l’objet de mesures institutionnelles différentes dans le cadre de la lutte contre des problèmes similaires. Tandis que Weschler et moi-même terminions nos travaux, il apparut que, pour chaque nappe, les mesures institutionnelles adoptées avaient permis aux producteurs d’eau d’éviter la perte économique catastrophique qu’aurait occasionnée l’inondation des deux nappes par l’océan Pacifique (E. Ostrom, 1965 ; Weschler, 1968).

A la fin des années 1960, Vincent et moi participâmes au Programme de recherche des Grands Lacs initié par le Batelle Mémorial Institute (V. Ostrom et E. Ostrom, 1977b), mais la majeure partie de mon travail, en tant que jeune enseignante, se focalisait sur des problèmes liés à la mise en place de services urbains et d’économies publiques dans les zones métropolitaines. En 1981, Paul Sabatier, qui fut mon collègue pendant un an au Centre de recherche interdisciplinaire de l’Université de Bielefeld, me demanda d’organiser un séminaire sur le thème de «l’apprentissage organisationnel». J’utilisai, comme exemple d’apprentissage organisationnel, l’ensemble de règles que les exploitants des nappes aquifères californiennes avaient développé. Paul voulut alors savoir pourquoi j’étais si certaine que les systèmes que j’avais étudiés 15 ans plus tôt étaient toujours opérationnels et fonctionnaient de manière performante. À l’époque, je n’eus aucune réponse satisfaisante à apporter à cette question, si ce n’est que les institutions avaient été si bien taillées sur mesure pour le contexte local que je supposais qu’elles avaient survécu et se portaient bien.

Présentation de l’éditeur

La question de la gouvernance des ressources naturelles utilisées conjointement par de nombreux individus revêt une importance croissante pour les analystes politiques. Tant la nationalisation que la privatisation ont été mises en avant mais ni l État ni le marché n ont été uniformément en mesure de résoudre les problèmes liés aux ressources communes.

Remettant en question les fondements de l analyse politique telle qu appliquée aux ressources naturelles, Elinor Ostrom fournit dans cet ouvrage un ensemble unique de données empiriques afin d étudier les conditions dans lesquelles des problèmes de ressources communes ont été résolus, de manière satisfaisante ou non.

Le Dr Ostrom décrit d abord les trois modèles les plus fréquemment utilisés en tant que fondements pour préconiser des solutions se basant sur l État ou le marché. Elle passe ensuite en revue les alternatives théoriques et empiriques à ces modèles afin d illustrer la diversité des solutions possibles. Dans les chapitres suivants, elle fait appel à l analyse institutionnelle en vue d examiner diverses stratégies fructueuses ou infructueuses de gouvernance des biens communs.

Contrairement à ce qu affirme l argument de la « tragédie des biens communs », les problèmes de ressources communes peuvent être résolus par des organisations volontaires plus efficacement que par un État coercitif. Parmi les cas considérés figurent la tenure communale de prairies et de forêts, des communautés d irrigation, des droits relatifs à l eau ainsi que des sites de pêche.

La gouvernance des biens communs apporte une contribution majeure à la littérature analytique et à notre conception de la coopération humaine.

Biens communs – La prospérité par le partage

Silke Helfrich, Rainer Kuhlen, Wolfgang Sachs, Christian Siefkes

the Heinrich Böll Foundation, décembre 2009

biens-communs-prosperite-partageCe que l’on appelait traditionnellement res communes – les choses qui nous appartiennent en commun – a été sinon oublié, du moins supplanté par les res privatae organisées par le marché, ainsi que par les res publicae mises à disposition par l’État. Elles sont dès lors traitées comme des res nullius, c’est-à-dire des «choses de personne».

L’air et l’eau sont de parfaits exemples de biens communs qui, malgré leur importance, partagent bien souvent le triste sort des «choses de personne», de ces choses dont personne ne s’occupe. Les conséquences catastrophiques pour nous tous d’un tel état de fait se manifestent aujourd’hui de toute part.

Les «biens communs» – res communes, ou encore «commons» en anglais – ne sont

pas des biens «sans maître». Ils ne peuvent pas et ne doivent pas être utilisés à n’importe quelle fin, et encore moins détruits. Chacun de nous peut légitimement faire état de droits sur eux. Les biens communs sont les choses qui nous nourrissent, qui nous permettent de communiquer ainsi que de nous déplacer, qui nous inspirent et qui nous attachent à certains lieux – et dont, de manière tout aussi significative, nous avons besoin pour déverser nos gaz d’échappement et nos eaux usées.

La conception classique de la propriété, comprise en premier lieu comme droit de l’individu, acquiert une nouvelle dimension si l’on prend conscience de l’existence d’un droit collectif sur les biens communs.

  • Quelles sont les conséquences d’une redéfinition des terres comme biens

communs?

  • Qu’advient-il de l’espace public lorsqu’il n’est plus possible de le privatiser à volonté par la publicité, les décibels, les voitures ou les parkings?

  • À quoi ressemblerait une société où l’utilisation libre des biens relatifs à la connaissance et la culture serait devenue la règle, et leur utilisation commerciale l’exception?

  • Quelles sont les règles et les institutions qui encouragent un rapport riche de sens aux biens communs?

Ces questions ne sont débattues ni sur le plan théorique ni sur le plan de leurs conséquences politiques, sociales ou économiques.

Nous avons voulu dans ce rapport étudier le potentiel des biens communs lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée et durable. Nous y examinons les facteurs qui menacent leur existence. Nous y montrons quelles sont les règles qui ont fait leurs preuves dans certaines situations, et quelles sont celles qui doivent être entièrement repensées. Dans les pages qui suivent, nous partageons avec vous nos réflexions et nos expériences.

Les biens communs ne sont pas tous similaires, pas plus que les habillages institutionnels nécessaires pour transformer des ressources existantes en biens communs sécurisés. La remise du prix Nobel d’économie 2009 à la théoricienne des biens communs Elinor Ostrom a attiré l’attention du monde entier sur les questions discutées ici. L’approche théorique du juriste Yochai Benkler, avec le motif d’une «production par les pairs basée sur les communs» (commons-based peer production) qu’il met en avant, est elle aussi stimulante.

Il faut renforcer les biens communs, au-delà et de manière complémentaire au

marché et à l’État. Chacun est appelé à assumer ses responsabilités en tant que copossesseur des «choses qui nous sont communes», afin d’en tirer davantage de liberté et de communauté. Les biens communs ont besoin d’hommes et de femmes, non seulement de marchés, d’aides gouvernementales ou de régulation étatique. La richesse qui se dispense à travers les biens communs doit être partagée de manière nouvelle et équitable dans toutes les sphères de notre vie.

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Génération Participation : de la Société de Consommation à la Société de Participation

Thierry Maillet (Auteur), Philippe Lemoine (Préface)

M21 Editions (20 novembre 2007)

generation-participationInitiée par les plus jeunes qui sont nés avec Internet et le téléphone portable, une Génération Participation est en train de naître. Cette nouvelle Génération Participation va bouleverser les méthodes de travail des entreprises : les voici appelées à se réinventer pour garder la confiance des consommateurs, tout comme les hommes politiques doivent combattre leur décalage face aux attentes des citoyens.

La Génération Participation ne se reconnaît plus dans une consommation statutaire, elle s’implique dans sa consommation autant que dans sa citoyenneté. Pour la première fois, cette génération est une classe de valeurs et non plus une classe d’âge; les seniors partagent avec les adolescents les mêmes moyens de communication et les mêmes attentes.

Thierry Maillet, expert reconnu du marketing, apporte une analyse historique du modèle dominant actuel et de ses limites : la société de consommation depuis 1950. Il analyse ensuite les caractéristiques de cette nouvelle Génération Participation pour apprendre à traiter différemment cette génération naissante de consommateurs-citoyens. Aux différents pouvoirs, et en premier lieu au monde de l’entreprise, de savoir s’adapter… Ce nouveau bouleversement précipitera-t-il le déclin de la France, à l’instar de ceux qui l’ont précédé ? Au contraire !, répond Thierry Maillet. Le deuxième pays de la blogosphère a toutes ses chances pour s’affirmer… s’il sait les saisir. Un livre à lire d’urgence, notamment avant les échéances politiques proches pour mieux analyser la base des propositions des candidats dont celles de Ségolène Royal.

Le cinquième pouvoir. Comment internet bouleverse la politique

Thierry Crouzet

François Bourin Editeur (18 janvier 2007)18

Le-Cinquieme-PouvoirLes Français auraient déserté la politique. La démocratie serait en crise. Les intellectuels n’auraient plus d’impact. Le cinquième pouvoir va à rencontre de ces idées reçues. Grâce à Internet, il devient possible de faire de la politique autrement. Après la révolte citoyenne lors du référendum européen de 2005, nos personnalités politiques l’ont compris. Sans son site Désirs d’avenir, Ségolène Royal n’aurait jamais emporté les primaires socialistes en novembre 2006. Internet a joué un rôle clé dans la campagne pour la présidentielle 2007.
Et ce n’est qu’un début. Après les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et médiatique, les citoyens fédérés grâce aux technologies de communication récentes forment un nouveau pouvoir : le cinquième pouvoir.
Alors que les pessimistes se plaignent que rien ne change, ce sont les fondements de notre société eux-mêmes qui sont réinventés, à commencer par les règles qui régissent nos démocraties.

Ingénieur informaticien, spécialiste interna­tional des nouvelles technologies, Thierry Crouzet a publié une trentaine d’ouvrages d’explication sur le fonctionnement d’Internet, aux Éditions Microsoft et chez First. Il a publié Le Peuple des connecteurs en 2006 chez Bourin Éditeur.

De la Gratuité

De Jean-Louis Sagot-Duvauroux

Éditions de l’Eclat – 27 avril 2006

de-la-gratuitePar tradition, la  » culture de la gratuité  » est associée à l’envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à des démarches d’émancipation sociale, au don. Mais elle subit aujourd’hui de puissants effets de brouillage. Le développement d’Internet entremêle inextricablement vraies et fausses gratuités, les stratégies marketing annexentsans complexe l’attrait du mot  » gratuit « , les télévisions ou les journaux  » gratuits  » sont le cheval de Troie du tout-marchand publicitaire, alors que degrandes gratuités sociales comme l’école publique ou l’assurance maladie subissent une crise grave et que la mécanique du profit semble occuper tout l’horizon. Quels enjeux de civilisation couvent sous cette question ? A quel prix peut-on encore dire avec Bruce Sterling :  » Gratuit comme l’air, l’eau… gratuit comme la connaissance  » ? Jean-Louis Sagot-Duvauroux s’efforce de répondre à ces questions en proposant une éthique de la gratuité.

Le Nouveau Pouvoir des Internautes.

De François-Xavier Hussherr, Cécile Hussherr et Marie-Estelle Carrasco.

Timée-Editions – 27 avril 2006

nouveau-pouvoir-internautesQue se passe-t-il ? Que nous arrive-t-il ? Le monde change, et la France semble subir ce changement. Entre les nouvelles formes de conflits, les délocalisations et les événements dramatiques observés dans les banlieues fin 2005 ou lors de la bataille autour du Contrat Première Embauche (CPE) de 2006, la France a perdu ses repères et voit ses structures et ses institutions discréditées. Pourtant, un formidable défi se profile depuis quelques années : celui de l’Internet et plus largement des Nouvelles Technologies de l’Information. Avec celles-ci, de nouveaux horizons s’ouvrent à nous pour transformer en profondeur notre société. Pour cela, deux conditions: réduire la fracture numérique, et décider de ne plus subir passivement le cours des choses. En choisissant d’utiliser à bon escient les nouvelles possibilités offertes à l’individu et au citoyen par les NTIC, reprenons le pouvoir !

La révolte du pronetariat

Des mass média aux média des masses

De Joël de Rosnay avec la collaboration de Carlo Revelli

Éditions Fayard – 18 janvier 2006

revolte-pronetariatComme en leur temps la machine à vapeur ou l’imprimerie de Gutenberg, les techniques et pratiques émergeant du nouvel Internet sont sur le point de révolutionner l’histoire de l’humanité, tant sur le plan économique que social ou politique. Or ni les média traditionnels, ni les dirigeants ne semblent avoir saisi l’ampleur de ces enjeux. Evoquant la naissance des blogs, des wikis ou encore des « journaux citoyens « , Joël de Rosnay décrit les principes d’une économie reposant en grande partie sur des relations de pair à pair plutôt que sur la distribution de masse de contenus culturels, caractéristique des média dominés par les  » infocapitalistes « . Face à ces derniers se développe un  » pronétariat « , classe d’usagers capables de produire, de diffuser et de vendre des contenus non propriétaires, mais aussi de permettre un accès largement gratuit à l’information.
S’organisant en une seule entité, le Web peut faire émerger une intelligence et même une véritable conscience collectives. Il met ainsi en question les relations de pouvoir verticales qui régissent aujourd’hui les sphères de l’économique et du politique. Loin de proposer une vision  » béate  » du Net, car bien conscient des dangers d’une communication sans contrôle, Joël de Rosnay montre qu’il devient en fait un outil puissant entre les mains des citoyens pour faire naître une économie et une démocratie nouvelles.

Le Paradoxe de Robinson

Capitalisme et société

De François Flahault , préface de Marc Guillaume (Préface)

Éditions Mille et une nuits – 7 septembre 2005

paradoxe-robinsonLe vide de la pensée progressiste auquel nous sommes confrontés correspond à une période de transition entre deux conceptions de l’être humain et de la société. La pensée occidentale se fonde depuis des siècles sur la conviction que l’individu précède la société et que celle-ci se développe avec l’économie – une conception incarnée par la figure de Robinson Crusoé. Or, les connaissances dont nous disposons aujourd’hui convergent vers la conclusion inverse : la vie sociale est à la base du processus d’humanisation, elle précède l’émergence de l’individu, elle est notre milieu naturel. Une véritable révolution des idées ! Qui conduit à penser autrement la place de l’économie dans la société. Il est temps de comprendre le renversement qui s’opère en silence mais qui n’en aura pas moins des répercussions sur la pensée politique.

L’avenir des idées

Le sort des biens communs à l’heure des réseaux numériques

Lawrence Lessig

Presses universitaires de Lyon (1er septembre 2005)

avenir-des-ideesL’hostilité de Lawrence Lessig à l’égard des dérives monopolistiques et des excès de la réglementation, notamment celle du droit d’auteur, ne se fonde pas sur des présupposés idéologiques, mais sur une analyse précise, illustrée par de nombreuses études de cas, des conséquences catastrophiques pour l’innovation et la créativité que ne manqueront pas d’avoir les évolutions récentes de l’architecture de l’Internet.

De plus en plus fermée, propriétarisée et centralisée, celle-ci est en train de stériliser la prodigieuse inventivité à laquelle l’Internet a pu donner lieu à ses débuts. Historien scrupuleux des trente années de développement de ce moyen de communication interactif, d’échange de connaissances, de création de richesses intellectuelles sans précédent, Lawrence Lessig pose le problème en juriste, mais aussi en philosophe et en politique. C’est une certaine idée du partage des savoirs et de la création artistique qui est en jeu dans les tendances actuelles qui dénaturent les principes démocratiques de l’Internet originel.

Cette étude parfaitement documentée est aussi un pressant cri d’alarme.

Acheter l’ouvrage sur le site de l’éditeur…